Une escapade s’il vous plaît !

Les interrogations légitimes au sujet des émissions provoquées par les moyens de transport sont nombreuses et complexes, et l’évidence des gigatonnes de CO2 émis dans le monde à cause des véhicules que nous utilisons de manière quotidienne, souvent en solitaire, peuvent susciter un complexe voire un sentiment de culpabilité. Heureusement il existe en France des centaines de démarches positives issues de ces mêmes moyens de transport, notamment des Associations qui oeuvrent à tracer une utilisation conjointe et bénéfique des véhicules motorisés.

Photo Matheus Bertelli

En France, en janvier 2021, le parc automobile se compose de 38,3 millions de voitures particulières, 5,9 millions de véhicules utilitaires légers (VUL), 600 000 poids lourds et 94 000 autobus et autocars en circulation, soit un total de 44 894 000 (environ 45 millions) de véhicules ! Or, sur ce nombre, seulement 800 000 véhicules sont anciens, des automobiles qui ne roulent que quelques dimanches dans l’année et participent à quelques évènements, ce qui donne un ratio de seulement 1,78%…

«Lors des déplacements domicile-travail, l’immense majorité des conducteurs sont seuls dans leur véhicule»

Autant dire que l’impact de l’utilisation de ces véhicules anciens reste une paille, voire une puce, comparé à la pollution quotidienne délivrée par les 44 millions d’autres véhicules qui circulent chaque jour sur les routes de France, sachant qu’en Europe les déplacements journaliers entre domicile et lieu de travail sont effectués par 1,1 à 1,2 personnes par voiture. Autrement dit, lors des déplacements domicile-travail, l’immense majorité des conducteurs sont seuls dans leur véhicule, le covoiturage n’étant pas encore accepté par la majorité, ce qui fixe mathématiquement le minimum de pollution par C02 constaté.

Les démarches visant à diminuer le taux de pollution devraient donc concerner principalement les véhicules utilisés quotidiennement plutôt que les véhicules anciens qui ne fonctionnent que sporadiquement. Néanmoins, les propriétaires de ces véhicules anciens font souvent partie des premiers à s’interroger sur l’intérêt de changer les habitudes d’utilisation, voire même d’innover et de modifier la technologie utilisée dans le but de diminuer les impacts environnementaux.

Photo Pixabay

Pour preuves il suffit de constater toutes les mesures et initiatives portées par les passionnés des véhicules anciens, qui ont mené par exemple à changer la réglementation au profit de moteurs moins polluants (à court terme). Pour la petite histoire, la loi ne permettait pas jusqu’à présent de changer un moteur d’une voiture en France, même pour mettre un moteur électrique et des batteries. Depuis mars 2020, grâce à l’action de nombreux mécaniciens, ingénieurs et spécialistes, vous pouvez rouler avec la voiture de vos rêves en électrique, que ce soit une Austin Mini, une Peugeot 504 ou une Jaguar XJ par exemple, ce qu’il est possible de vérifier facilement sur le site Legifrance (arrêté du 13 mars 2020).

«Le processus de fabrication est capital dans le calcul, du fait de l’énergie qui entre en jeu pour fabriquer chaque nouveau modèle»

Certains professionnels calculent même que continuer à utiliser une vieille voiture serait beaucoup moins impactant pour l’environnement qu’acheter régulièrement un nouveau véhicule, hybride ou électrique, ou transformé pour recevoir le bio-éthanol. L’explication : regarder les émissions à l’échappement, ce n’est qu’une vision parcellaire du bilan écologique d’une voiture. Le processus de fabrication est capital dans le calcul, du fait de l’énergie qui entre en jeu pour fabriquer chaque nouveau modèle ; l’association Transport & Environment estime l’opération de fabrication d’un véhicule moyen aux environs de cinq tonnes de CO2, soit le quart des émissions du cycle de vie total d’une voiture (soit 36.000 km de rejet à l’échappement, 25.000 km en tenant compte du raffinage).

D’autres initiatives sont à noter : proposer à des particuliers d’utiliser conjointement un véhicule ancien, pendant quelques minutes, au profit d’une Association qui oeuvre dans le domaine humanitaire et caritatif. Puisque la pollution engendrée par un véhicule ancien est une paille (une puce ?) comparativement à l’utilisation quotidienne abusive des nouveaux véhicules, autant faire d’une pierre deux coups et utiliser positivement le trajet épisodique du véhicule ancien pour favoriser la collecte de dons au profit de personnes défavorisées. De nombreux évènements ont été créés dans ce sens en France, dont par exemple les «Escapades de l’Aubépin» qui ont lieu chaque année à La Rochelle, une ville qui surveille de près l’indice de la qualité de l’air.

Un but simple : permettre au plus grand nombre, les enfants, les familles, de faire une escapade en voiture de prestige ou de collection, souvent des modèles anciens avec des marques comme Mustang, Dodge, Ferrari, Porsche, et beaucoup d’autres modèles de véhicules du passé qui impressionnent grands et petits. Mais l’objectif de l’évènement est double : il permet aussi de collecter des fonds pour une association caritative, comme par exemple pour l’année 2022 offrir des vacances aux enfants défavorisés via l’Association Vacances Plein Air, une belle initiative conjointe avec le Lions Club Doyen de La Rochelle. Au final, passer une bonne journée à observer les beaux véhicules anciens exposés, participer aux moments forts de la journée, profiter d’une belle promenade dans une automobile de cachet, mais aussi transmettre une valeur importante, le don et le partage.

Une raison de plus qui explique l’engouement des français pour les évènements liés aux véhicules anciens, soit environ 10 000 rendez-vous par an, dont les rallyes touristiques mais aussi le salon Rétromobile qui, à lui seul, rassemble plus d’un million de visiteurs à chaque édition, dont 40% viennent de l’étranger. Autant dire que si la pollution environnementale est un sujet important qui mérite considération, les français et les européens en général comprennent qu’il ne s’agit pas de priver notre culture de ses fondamentaux mais bien plus de porter la réflexion plus haut et plus loin, vers un changement des habitudes quotidiennes et un échange de bons procédés, voire de véhicules ! C’est un thème que nous aborderons prochainement, le partage de la propriété, un article de notre Comité de Rédaction au service de l’information positive et de l’entreprenariat enthousiaste.

Publicado por Fácilway

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